Grâce au développement de nouveaux outils d’exploration, les scientifiques ont fait des progrès considérables au cours de ces deux dernières décennies dans la compréhension de la conscience. Imagerie, électro-encéphalographie, quelques techniques ont permis de lever un peu le voile.
L’inconscient cognitif.
Décider, regarder, apprendre ou marcher, nous croyons être conscients de nos actions alors que la plupart impliquent des processus cérébraux inconscients. Pour étudier ces opérations mentales, les neuro- scientifiques ont imaginé des expériences. Par exemple, ils ont mis en évidence l’impact des images subliminales et des émotions sur nos décisions. Ou encore celui du sommeil sur nos apprentissages. Ils étudient aussi notre activité cérébrale quand la conscience décroche, sous hypnose ou lorsque nous rêvons. Ils révèlent ainsi que beaucoup de processus inconscients sont déclenchés automatiquement dans les zones sous-corticales de notre cerveau.
La perception du réel.
Que se passe-t-il dans notre cerveau lorsque nous voyons un objet en ayant conscience de le voir ? L’électroencéphalographie dévoile la présence d’une onde, qui se diffuse de l’arrière à l’avant du cerveau. Une onde qui existe aussi, bien qu’atténuée, chez le bébé de 5 mois. Mais on se demande à quoi elle correspond. Des travaux récents indiquent que notre cerveau reconstruit la réalité plus qu’il ne la perçoit. Une reconstruction dépendante de notre état intérieur et de nos émotions. Or nous pouvons contrôler ces états : décodée via le casque à électrodes, la méditation semble diminuer l’impact des émotions stressantes qui troublent notre perception.
Les maladies de la conscience.
Coma prolongé, schizophrénie, épilepsie… le grand défi du XXIè siècle est de vaincre les maladies du cerveau. Beaucoup d’entre elles perturbent la conscience. Et beaucoup d’espoirs reposent sur les avancées dans la compréhension des mécanismes cérébraux qui les déclenchent. Certains obstacles ont déjà été franchis. Ainsi, on sait évaluer si une personne dans le coma a des chances de revenir à la conscience. On a identifié la zone du cerveau qui déclenche les expériences de sortie du corps, dont sont parfois victimes les épileptiques. Reste à trouver des moyens d’agir sur ces mécanismes cérébraux, pour rétablir la conscience et atténuer les effets de ces troubles.