Neandertal nous réserve aujourd'hui encore bien des surprises…
Les récentes découvertes des chercheurs montrent que notre lointain cousin était sensible à la symbolique, à l'art, et avait le souci de transmettre ses techniques.
Son premier squelette médiatisé a été découvert en Allemagne, près de la ville de…Neandertal.
Disparu il y a entre 28 000 et 40 000 ans, ce cousin génétique de notre espèce aurait vécu pendant 250 millénaires dans certaines parties d'Europe et du Proche-Orient. En s'hybridant avec notre ancêtre, les Homo-Sapiens, il nous aurait légué 4% de son ADN.
Mais on connait finalement bien peu de chose de lui. Plusieurs décennies durant, il était coutume de voir en lui un être archaïque, proche de l'animalité, insensible à toute forme d'arts et de culture, et ne sachant s'exprimer que par borborygmes. Mais récemment, un groupe de paléoanthropologues croates et américains a découvert de très vieux bijoux (les plus vieux du monde ?) Et ce serait notre ancêtre qui les aurait façonnés, prouvant ainsi son goût pour la culture, la symbolique et les arts. Cette fashion-victim de Neandertal les auraient portés en collier, il y a quelque 130 000 ans.
Ce n'est pas la première fois que la fibre artistique de Neandertal est évoquée. Racloirs, pointes, ou autre silex travaillés auraient été trouvés dans diverses régions. Dans la grotte de Gorham, située sur une falaise face à la Méditerranée, sur l'ile de Gibraltar, les chercheurs ont découvert en 2014 des formes géométriques. Notre cousin aurait-il compris l'art abstrait ? Une thèse qui battrait en brèche la théorie selon laquelle l'Homo Sapiens serait le créateur des représentations abstraites et figuratives.
Cette trouvaille "rapproche davantage les Néandertaliens des humains modernes, suggérant qu’ils avaient des capacités mentales équivalentes aux nôtres", a souligné Clive Finlayson, directeur du musée de Gibraltar.
Désormais, "l'homme nouveau" est devenu un sujet qui passionne les experts. En analysant les os, les scientifiques ont pu affirmer qu'il était un mangeur de viandes. Si on ne répondait pas aux canons de beauté actuelle (trapu, sourcils touffus, gros nez), il serait même un survivor. "Si on estime que survivre en milieu hostile et s'adapter à l'environnement est un critère de sélection, alors l'homme de Neandertal est un vrai gagnant".
Notre cousin ne serait donc pas un échec de l'évolution comme le pensent certains. Mieux il aurait également fait preuve "d'humanité". La découverte dans les années 50 de plusieurs squelettes dans une grotte iraquienne, à quelque 400 kilomètres de Bagdad, le prouverait. En effet, un des squelettes avaient des os plutôt abimés de son vivant, selon les chercheurs. Or une telle blessure l'aurait inévitablement conduit à une mort rapide sans l'aide de ses congénères.
Une autre découverte laisserait également entrevoir son avancement dans l’évolution : il est bien possible que Neandertal enterrait se morts. La façon dont certains squelettes étaient placés sur des sites de fouilles ne laisse que peu de place aux doutes. "Il est difficile de dire s'il utilisait des rituels élaborés, car il n'y aucune preuve, mais il est clair qu'il ne jetait pas les morts comme cela", selon Francesco d’Errico, de l'université de Bordeaux.
Des chercheurs de l'université de Montréal se sont également intéressés à leur aptitude à fabriquer des objets de toutes sortes. Et il s'avère que Neandertal n'était ni manchot, ni égoïste. Pas vraiment de formes raffinées ou extrême précise, mais ils faisaient les choses bien. En étudiant les formes et les qualités des outils à travers l'Europe, "il semble que Neandertal