La pensée de Friedrich Nietzsche a questionné de nombreux champs de la philosophie et la plupart des valeurs associées à nos sociétés contemporaines. Refusant la transcendance divine, le monde métaphysique, il s'est intéressé aux raisons qui poussent les individus à agir comme ils le font et à croire ce qu'ils veulent croire. Dans sa vision nihiliste, il a notamment fustigé l'idéalisme et questionné la notion de morale, revendiquant une approche relativiste de concepts érigés en règles absolues

 Né à Thuringe d'un père pasteur, il étudie la philologie et la philosophie et enseigne la philologie à l'université de Bâle. Il lit Schopenhauer, se lie avec Wagner dont il s'éloigne lorsqu'il découvre son antisémitisme. Malade, il effectue plusieurs voyages en Italie du Nord. Après sa rencontre avec Lou Salomé (qui refuse ses demandes en mariage), il vit isolé. Il meurt à 56 ans après dix années de prostration dans la maladie mentale

Son oeuvre témoigne d'une pensée en grande évolution. Il tente de surmonter la métaphysique, ses "arrières mondes" ("Dieu est mort"), cherche la valeur des valeurs. La vie est la source de toutes les valeurs, toute représentation d'un monde d'idée au delà du monde sensible est un arrière monde, comme une illusion née de la dépréciation de la vie... 

 Citation extraite de Ecce Homo :

" Comment devient-on ce que l’on est ? Et c’est là que j’atteins ce qui, dans l’art de l’autoconservation, de l’automanie, est un véritable chef-d’œuvre… En admettant en effet que la tâche, la détermination et le destin de la tâche, ait une importance supérieure à la moyenne, le plus grave danger serait de s’apercevoir soi-même en même temps que cette tâche. Que l’on devienne ce que l’on est, suppose que l’on ne pressente pas le moins du monde ce que l’on est. De ce point de vue, même les bévues de la vie ont leur sens et leur valeur, et, pour un temps, les chemins détournés, les voies sans issue, les hésitations, les « modesties », le sérieux gaspillé à des tâches qui se situent au-delà de la tâche. En cela peut s’exprimer une grande sagacité, et peut-être la suprême sagacité : là où le nosce te ipsum serait la recette pour décliner, c’est s’oublier, se mécomprendre, se rapetisser, se borner, se médiocriser qui devient la raison même (…) Pendant ce temps, l’« idée » organisatrice, celle qui est appelée à dominer, ne fait que croître en profondeur, - elle se met à commander, elle vous ramène lentement des chemins détournés, des voies sans issue où l’on s’était égaré, elle prépare la naissance de qualités et d’aptitudes isolées qui, plus tard, se révéleront indispensables comme moyens pour atteindre l’ensemble, - elle forme l’une après l’autre les facultés auxiliaires avant même de rien révéler sur la tâche dominante, sur le « but », la « fin », le « sens ». – Considérée sous cet aspect, ma vie est tout simplement miraculeuse. »

Pour découvrir sa vie, sa pensée et son oeuvre : 

 Voyage philosophique, Documentaire video

André Comte-Sponville nous parle de Nietzsche

 

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